Motion générale d’actualité, adoptée à l’unanimité, du congrès extraordinaire de l’Union syndicale Solidaires qui s’est tenu à Saint-Denis du mardi 13 au jeudi 15 octobre.
L’Union syndicale Solidaires s’est réunie pendant 3 jours en congrès pour analyser les éléments saillants de la période et la façon dont les pouvoirs politiques et économiques gèrent et profitent des crises dans la période pandémique.
Les dernières déclarations de Macron avec l’instauration d’un couvre feu pour lutter contre la pandémie sont claires : le choix de société qui est imposé est celui d’une primauté de l’économie (travailler, consommer, aller dans les transports communs…) au détriment de la santé des salarié-es et de la population, qui va de pair avec des restrictions des libertés de plus en plus grandes (voir sa famille et ses ami-es, avoir une vie sociale et associative..). C’est dans ce sens que nous proposons, dans les jours qui viennent, aux organisations du mouvement social, de nous réunir afin d’agir contre la politique liberticide, autoritaire et antisociale du gouvernement, en proposant entre autres, une journée de grève et/ou des manifestations de nuit.
Du côté des revendications urgentes à avoir dans la période, Solidaires intègre et porte l’ensemble du plan unitaire de sortie de crise élaboré en mai. Lutter contre le chômage, la précarité, et l’ubérisation par un plan de lutte contre la précarité, une réforme de l’assurance chômage permettant une indemnisation intégrale des chômeur-euses, imposer la réduction du temps de travail, par les 32h hebdomadaires dans un premier temps, sont des priorités, dans la continuité de nos revendications. Nous portons également des mesures concernant la reconversion écologique et sociale, une politique de transports écologiques qui sont désormais indispensables pour sortir de la crise actuelle.
Ces revendications, nous allons les intégrer et les articuler dans nos luttes, sociales, écologistes, féministes, antiracistes, antifascistes, internationalistes et plus largement contre toutes les discriminations et formes de dominations.
L’Union syndicale Solidaires réaffirme ses réflexions sur la socialisation des moyens de production et l’autogestion comme l’une des voies alternatives permettant l’émancipation. Les collectifs de travail sont à même de trouver des alternatives économiques et démocratiques crédibles au capitalisme.
Enfin, nous avons discuté de l’indispensable unité syndicale et du travail avec les mouvements sociaux à développer pour une société plus juste et ainsi peser sur la période.
Ce jeudi 15 octobre montre que les attaques contre les travailleuses et les travailleurs fusent et que les colères ne resteront pas confinées : marche pour l’emploi à Roissy, mobilisation pour l’égalité des droits à la Santé, rassemblements contre la privatisation dans le rail… Ce samedi 17 octobre, les sans papiers qui ont marché à travers toute la France depuis un mois se rejoignent massivement pour aller vers l’Elysée afin de demander la régularisation de tou-tes les sans papiers, la fermeture des Centres de Rétention Administrative et un logement pour tou-tes.
Notre responsabilité est de faire en sorte que les luttes ne soient pas isolées, car elles font sens ensemble. C’est également notre solidarité que nous continuerons d’opposer à la répression, en particulier contre les syndicalistes.
Nous savons que les attaques, en particulier contre notre protection sociale, vont continuer. Au moment où le chômage et la pauvreté explosent, où la crise écologique s’intensifie, il faut des mesures radicales pour engager la transition écologique et sociale indispensable.
Le 17 novembre, Solidaires appelle à renforcer les liens avec les collectifs écologistes en participant activement à la 2ème journée de lutte contre la réintoxication du monde.
L’Union syndicale Solidaires, réunie en congrès, participera à la réussite du 25 novembre, journée internationale contre les violences sexistes et sexuelles, qui est primordiale.
Elle participera à faire de la journée du samedi 5 décembre une journée de forte mobilisation contre le chômage et la précarité : exiger l’abrogation de la présente réforme de l’assurance chômage et que tous et toutes les chômeurs-euses dont le nombre ne cesse d’amplifier chaque jour soient indemnisé-es pour leur permettre de vivre décemment.
Nous proposerons également l’organisation d’une manifestation nationale contre les licenciements et les fermetures d’entreprises.
Au-delà de ces journées, dans les semaines qui viennent, nous allons proposer aux organisations syndicales et aux associations qui ne se résignent pas, de nous rencontrer pour discuter de la possibilité de construire le plus rapidement possible une journée de grève et de mobilisations qui pourrait être le point de départ d’un mouvement large, seul capable d’imposer aux puissances économiques et financières les changements indispensables.
Notre détermination à imposer un autre avenir que celui qu’on nous réserve est entière. Le syndicalisme en général et notre union en particulier seront au cœur des luttes et des victoires à venir !